Conseils sur la préparation des courses de longue durées
(courses type raids par étapes, marathons, ultra,...)
par Jean Claude le Cornec pour SDPO Mag
Un effort pas comme les autres...
Les courses par étapes et le marathon nécessitent beaucoup d'endurance. Concernant les raids par étapes, il faut être également capable de gérer les phases de récupération entre les étapes. Il paraît difficile de s'aligner au départ d’une telle course sans un entraînement rationnel conduit sur plusieurs mois, ni sans quelques règles diététiques qui permettent de supporter cette préparation. NB : Lorsque la course a lieu dans un autre fuseau horaire que le nôtre, l’organisme est fragilisé en raison du décalage horaire. C’est pourquoi, il faut veiller à arriver en forme au départ de l'épreuve.
FORMES D'ENTRAINEMENT : entre quantité et qualité
Les courses raid requièrent comme aptitudes principales : l'endurance.
L'entraînement de ce type d’effort est très axé sur la quantité de travail (kilomètres à totaliser), mais la qualité du travail ne doit pas être négligée pour autant. La partie essentielle de l'entraînement concerne donc le développement des possibilités aérobies. Pour cela, tout entraînement doit nécessairement comporter une part relativement importante de travail maximal aérobie (VMA) de manière à développer la VO2. Il faudra donc compléter cet entraînement sur piste ou en nature pour développer ces qualités.
L'entraînement a également pour but d'améliorer les possibilités physiologiques. C'est la « qualité » qui vous fera progresser. Savoir écouter son corps est primordial.
Si vous voulez progresser en tant que coureur, vous devez vous soumettre à un travail varié: tantôt facile, tantôt plus ardu et parfois franchement dur.
Pourquoi ?
Lorsque vous vous entraînez, vous refaites sans cesse la même chose si bien que la fois suivante vous avez plus de facilité. Chaque fois que l'équilibre homéostatique* (relatif à l'homéostasie, état d'équilibre intérieur d'un organisme face à des modifications du milieu extérieur) de l'organisme est bouleversé, l'organisme humain tente de s'adapter de manière à ce que l'équilibre soit rétabli. Ainsi, si vous courez suffisamment, votre organisme s'adaptera à l'effort et vous serez en meilleure forme.
Comme principe de base, le but de tout coureur devrait être d'aboutir à une vitesse maximum avec un minimum de fatigue ou le meilleur résultat possible avec le minimum d'entraînement. L'accumulation des kilomètres ne fera pas la performance, ce serait bien trop facile. La quantité de travail ou la boulimie des kilomètres est le grand danger des coureurs. Prenons comme exemple les marathoniens : Beaucoup d’entre eux considèrent qu'il faut effectuer des kilomètres sans se soucier des différentes allures et accumuler des "bornes".
DU SERIEUX ET DU PLAISIR A L’ENTRAINEMENT
L'épanouissement sportif des coureurs dépend de la connaissance et du choix des différents moyens d'entraînement ainsi que de leur utilisation dans des proportions convenables lors de leur préparation.
C'est un facteur de première importance dont il faut tenir compte lors de la mise en point d'un programme d'entraînement personnalisé. L'utilisation de moyens trop intenses peut conduire à la surexploitation de l'organisme, alors que l'application de moyens trop faibles ne permettra pas d'obtenir les résultats sportifs que l'on serait en droit d'attendre. D'où le grand intérêt porté par les entraîneurs dans le dosage des charges de travail.
Chaque méthode d'entraînement est faite de qualités et de défauts : certaines sont issues presque exclusivement de l'application des connaissances médicales du moment, et d’autres de la passion, du parti pris, de l'ambition démesurée et de la recherche du prestige.
Ce qu'il est possible d'affirmer d'emblée lorsque nous parlons de méthode d'entraînement, c'est que personne ne peut ignorer les notions de base, c'est-à-dire les trois facteurs essentiels de la condition physique : l'endurance, la résistance et la vitesse.
Il faudra donc avant de planifier tout entraînement connaître quelques données physiologiques telles que :
- le seuil aérobie (l’endurance)
- le seuil anaérobie (la résistance)
- la vitesse ou puissance maximale aérobie (dite VMA ou PMA).
Il est indispensable, même pour une course de longue durée d’intégrer et d’alterner dans sa planification ces trois vitesses de travail. Ce n’est pas parce que vous courez une course de longue durée qu’il faut négliger la vitesse, c’est ce qui vous permettra de mettre du rythme à votre endurance.
Dans cet article je vous décrierais seulement la filière principale des courses de longue durée : l’aérobie. Les autres allures d’entraînements vous seront davantage expliquées lors d’un article prévu à cet effet. Le mot « aérobie » signifie « en oxygène ». Cette filière est utilisée lors des activités physiques longues et à allure lente ou modérée afin que votre organisme soit oxygéné tout au long de l’épreuve. Pour les coureurs confirmés, d’autres filières rentreront en jeu comme la filière anaérobie. Bref, ne rentrons pas dans tous ces termes physiologiques pour le moment. Maintenant que vous savez ce que signifie la filière aérobie. Comme on vous le disait auparavant, il est évident que pour s’engager sur un marathon ou un raid, il faudra un minimum s’entraîner en amont. Au minimum, il faudra courir une sortie longue, deux fois par semaine, afin d’habituer votre corps.
NE SOUS-ESTIMEZ PAS VOTRE CORPS
Si vous êtes débutant, n’ayez pas peur, on a tendance à sous-estimer son corps, mais notre organisme est doté de capacités qu’on ne pourrait imaginer l’existence avant de l’avoir mis à l’épreuve. Même si le jour du départ vous appréhendez encore, c’est tout à fait normal mais votre volonté et votre motivation vous transcenderont et vous feront tenir la distance ! Un minimum d’entraînement, de la volonté à réussir et du plaisir, et vous y arriverez !!! Ayez confiance en vous ! L’aspect physiologique n’agit pas seul. Il est sans cesse en interaction avec l’aspect psychologique !
Par contre, pour les coureurs qui ont une motivation, autre que celle de participer par plaisir mais davantage à performer, ou d’être dans les premiers du classement, il faut être honnête, le mental ne suffira pas. Même s’il est nécessaire, il faudra un entraînement presque quotidien afin de pouvoir tenir un rythme élevé lors d’un marathon ou encore d’enchaîner toutes les étapes d’un raid au meilleur de votre forme. Au fur et à mesure que les épreuves se dérouleront, il est probable que votre organisme s’accoutume ainsi vous irez de mieux en mieux.
Jean-Claude LE CORNEC
Bonjour et merci pour cet article intéressent , car je viens de m’ inscrire a un 100 km , et oui je le fais par plaisir d’ ailleurs certains amis me prennent pour un fou , et pourtant aprés avoir couru semi-marathon ; marathon ect je viens de viser plus grand,en tous cas je pense qu’ il faut rester umble et connaitre ses limites bien sur .
Avec tes antécédents et une bonne préparation, il n’y a aucune raison pour que cela ne fonctionne pas. Pour une première le tout est de te fixer des objectifs raisonnables, et ne pas mettre la barre trop haut !
Bonjour super article comme tout l’ensemble du site d’ailleurs, je voulais vous demander je cours depuis un an et plus particulièrement en trail depuis 4 mois et j’aimerais bien développer un peu ma vma qui est d’environ 16km/h, en ce moment je suis en arrêt je fais du vélo pour combler mais la semaine prochaine j’aimerais bien me remettre au fractionné du type 30s/30s ou fractionné long le problème c’est que je ne peux pas trop aller sur piste donc comment organiser correctement mes séances et faut t’il privilégier le fractionné court ou long pour le trail? JE vous remercie d’avance bonne journée.
Bonjour et merci pour vos encouragements.
Pour vos séances de fractionné, il est possible de les faire n’importe où de préférence sur terrain plat. Le mieux étant alors de prendre des repères, selon la durée d’effort, partez d’un point précis et repérez (un arbre, un banc,..) le point atteint au bout du temps programmé. Ensuite il ne vous reste plus qu’à faire des allez-retour entre ces deux points en respectant temps d’effort et de récup.
Pour le type de séances à réaliser, il faut varier, cela va du 30-30 aux séries de 1000m voir 2000m en passant par des 300-400. (en fonction de votre VMA évaluez le temps pour les différentes séquences pour vous faire des repères (les 300 et 400 se courent à 100% de VMA et les 1000 à 90-95%).Le mieux étant encore de disposer d’une montre GPS pour évaluer plus précisément les distances.
OK merci beaucoup pour vos conseils je vais organiser mieux mon entrainement et une autre petite question en ce qui concerne les temps de récupération ils sont de combien de temps pour un 400 et un 1000 voir un 2000m? je vous remercie d’avance bonnes fêtes je trouve votre blog vraiment super.
Merci encore.
La règle utilisée habituellement pour la récup est la suivante :
pour les efforts courts (moins de 1’30) prenez : moitié du temps d’effort + 30 secondes
pour les efforts au delà de 1’30 prenez la moitié du temps d’effort