1ère édition de l'Issy Urban Trail

Issy-les-Moulineaux, samedi 06 février 2016 - 20h15

Pour cette première édition, qui fût pour moi aussi une première sur ce type de course, j'ai été agréablement surpris par le parcours proposé et par une organisation, presque, irréprochable.

Je dois l'avouer, à l'origine, je me suis inscrit sur cette course par défaut, n'ayant pas trouvé de place ou de distances me convenant pour faire une sortie trail en préparation de ma première grande course de la saison à Gruissan. Un peu sceptique sur l'intérêt d'une course dont le tracé est à 70% urbain, bien loin de ce que j'ai l'habitude de pratiquer. De plus, un parcours en boucle ne m'emballait guère, mais il m'était indispensable d'accrocher un dossard avant de rentrer, la semaine prochaine, dans le vif du sujet.

C'est sans grand enthousiasme, et avec un mal fou, que je me suis donc préparé ce samedi après-midi pour ce premier rendez-vous de l'année. Dire que j'y suis allé à reculons ne serait guère mentir. En plus, malgré une journée de repos la veille, mes jambes étaient lourdes, mes quadriceps raides comme du bois... bref cela ne s'annonçait pas comme une partie de plaisir... et pourtant !

Vers 16h, je me décide enfin à préparer mes affaires, à tenter de rassembler tous les éléments dispersés à droite à gauche dans la maison pour pouvoir me reconstituer un sac de course (hormis le cross de janvier, ma dernière course remonte à début décembre... une éternité !). Plutôt que d'embarquer ma frontale de course, je décide de me contenter d'une lampe basique (celle donnée sur le MDP il y a 2 ou 3 ans) qui possède le seul avantage d'être légère... mais c'est bien le seul ! Pensant, à tort, que la nuit sera claire et que le parcours sera plus ou moins éclairé... je me rendrais compte plus tard qu'il aurait mieux valu embarquer 200gr de plus et partir avec ma Lupine, mais bon on fera avec les moyens du bord !

17h45, me voilà, toujours sans enthousiasme, prêt à partir, direction Issy-les-Moulineaux. Etonnamment, ça roule bien et je ne met que 45' pour arriver sur place, où je trouve très facilement une place pour me garer... Il me reste donc tout le temps pour me préparer, aller chercher mon dossard et me rendre au départ tranquillement.

Le récit de ma course, Issy Urban Trail :

Une fois arrivé sur l'île Saint-Germain, je me rends compte... qu'il fait vraiment très sombre, ma petite loupiote de fortune va être vraiment limite, mais faudra bien faire avec ! Quant aux conditions météo, elles sont idéales, il fait très doux pour la saison, et il n'y a quasiment pas de vent... cela annonce une course plutôt agréable !

A 20h15, c'est l'heure du départ, des flambeaux tenus par des dizaines d'enfants nous montrent la voie à suivre, c'est très sympathique et original. Dès les premiers mètres, je me retrouve en 3ème position, lorsque nous entrons sur le chemin, un peu sinueux qui fait le tour du parc. Il me faut quelques minutes pour m'adapter à la luminosité de ma frontale, et quelques appuis incertains me rappellent que je n'ai pas fais le bon choix !

Malgré cela, je passe rapidement la vitesse supérieure et prends la seconde place. J'essaie bien de garder le contact avec le premier, mais celui-ci est parti sur un rythme de fou. Je ne peux suivre, malgré des temps de passage dignes d'un 10 km (3'49" au 1er km puis 3'46" au second). Jamais je ne suis parti aussi vite sur un trail !

Alors qu'à l'échauffement je n'étais pas au mieux, je me sens bien et n'éprouve pas le besoin de ralentir. Je poursuivrais ainsi sur ce rythme dingue jusqu'à la première difficulté du parcours, une belle montée d'escaliers qui calmera, un peu, le jeu. Entre temps, j'ai été rejoins par un autre concurrent et nous jouons un peu au chat et à la souris.

Curieusement, c'est plutôt dans les parties montantes que je suis mieux que lui, prenant à chaque fois quelques longueurs d'avance, lui me rejoignant dans les parties descendantes. Nous traversons quelques parcs avant de rejoindre le fort d'Issy et d'entamer la redescente. Mon rythme est toujours élevé : quasiment à 14 dans les côtes et à plus de 15 dès que cela descend !

Je suis toujours accompagné par mon collègue, et si nous n'avons plus de visu sur le premier depuis longtemps, nous prenons de l'avance sur nos poursuivants. A ce moment je pense que nous allons nous disputer la seconde marche du podium. Je prends le temps d'étudier ses points forts et ses points faible, lui laisse prendre le relais et quelques mètres d'avance sur une portion qui m'est pourtant favorable. Cela me permet de récupérer un peu et de faire un peu d'intox. Je pense déjà à ce qui se passera dans la deuxième boucle, pour voir où et comment je porterai mon attaque finale...

Mais, ma belle stratégie va très vite prendre l'eau, car peu avant de revenir sur l'île, avec un groupe de coureur du 36, nous manquons un changement de direction, assez mal indiqué il est vrai, mais surtout, alors qu'il s'agissait d'un gros carrefour : personne, pas de signaleur en vue pour nous aiguiller !!

Nous allons perdre un temps infini sur cette erreur, au total 1,2 km en plus et pile 5 minutes de perdues (après analyse des données de mon GPS) ! Dans la confusion, j'ai même perdu le contact avec mon adversaire qui a dû prendre environ 200-250m d'avance et accéléré le tempo pour tenter de rattraper son retard.

Me voilà donc plutôt mal engagé. Contrairement à lui, je ne cherche pas à rattraper immédiatement le temps perdu, tout juste j'hausse un tout petit peu le rythme. Je n'ai plus aucun repères sur la course, de second que j'étais j'ai dû tomber assez loin dans le classement. Il me reste un peu plus d'un tour pour tenter de combler mon retard !

A ce moment, je fais une croix sur mes ambitions de podium... encore une occasion manquée ! Néanmoins je ne relâche pas la pression, j'ai à coeur de revenir sur mon compagnon d'infortune pour lui disputer ce qui maintenant n'est plus qu'un podium virtuel. Petit à petit je remonte sur des coureurs, mais difficile de savoir s'il s'agit de coureurs du 36 ou de ma course.

Après la fin du premier tour, je rattrape le coureur qui était parti juste devant moi un tour plus tôt. Il m'informe qu'il se trouve à priori en 8ème position (cela sans compter sur le fait que je ne suis plus devant lui....). Ma situation n'est pas catastrophique, mais il va être difficile de revenir sur le podium.

A peine sorti du parc pour le début de la seconde boucle que je refais le visuel sur mon compagnon d'infortune. Il semble aller beaucoup moins vite que tout à l'heure, probablement déconcentré par notre mésaventure et plus vraiment dans le coup. Il ne me faudra même pas 1 km pour faire la jonction et le laisser sur place. Il faut dire que je tourne à ce moment là à 3'52" au km ! Le tout en restant encore en aisance respiratoire !

Dans la foulée je rattrape un autre concurrent, je ne sais toujours pas exactement en quelle position j'évolue, mais je remonte ! J'aborde pour la seconde fois la montée des escaliers, je suis un peu moins rapide que lors du premier tour mais parviens malgré tout à monter en courant à un peu plus de 12 km/h... je commence à voir que les efforts fait pour progresser en côte portent un petit peu leurs fruits !

Ma route se poursuit sans encombres, du moins jusqu'à la sortie du Fort, où là, pour la seconde fois de la soirée, tout bascule et manque de partir en vrille ! Peu avant un virage à gauche de grosses pierres bordent le trottoir, pour éviter que les voitures n'empiètent dessus. Elles sont tellement grosses qu'il est impossible de ne pas les voir !

Pourtant, allez savoir pourquoi, alors que je décide de passer entre deux pierres pour prendre mon virage, mon pied butte sur l'une d'entre elles. Impossible de redresser la barre, elles sont plus fortes que moi !! Le décollage est immédiat... et l'atterrissage non contrôlé ! J'ai beau essayer de tenter le tout pour le tout, mais rien n'y fait : je m'étale de tout mon long, atterri sur mains, genoux, tête et épaule droite.

Je me relève aussitôt, mais le mal semble être fait, je repars dans la foulée, mais mon genou gauche semble touché, la douleur est très présente, je me pose des questions sur l'idée de poursuivre ou non. Il me reste encore environ 5 km à parcourir et il ne me semble guère raisonnable de continuer. Cependant, je ne peux me résoudre à l'arrêt, depuis quand serais-je raisonnable ? Au risque de compromettre la course de la semaine prochaine, je poursuis ma route.

La douleur est vive et mon rythme en prend un coup, difficile de relancer dans ces conditions, pourtant au bout de quelques minutes, comme par enchantement, la douleur s'estompe et se fait presque oublier ! je parviens même à reprendre un rythme normal et peut ainsi poursuivre ma folle remontée.

A la sortie du dernier parc, je rattrape un premier concurrent, le distance dans la côte qui suit puis me lance dans la dernière grande descente, le rythme est revenu, je suis de nouveau au dessus des 15 km/h. J'aperçois deux gars une centaine de mètres devant moi, je ne sais pas sur quelle distance ils se trouvent mais je décide de me lancer pour dernier défi de les rattraper. Le rythme s'accélère encore, le km suivant est avalé en 3'46" ! Je suis moi même impressionné de ce que j'arrive encore à faire à ce stade de la course, certes sur une partie légèrement descendante, mais tout de même !

A quelques centaines de mètres du retour dans le parc, je rattrape et dépasse mes deux concurrents, il ne me reste plus qu'un bon kilomètre à parcourir pour rejoindre l'arrivée, avec en prime une toute dernière petite montée d'escaliers, histoire de casser un peu le rythme. J'en termine en 1h45'34" soit, en tenant compte de ma petite balade hors parcours, à une moyenne d'environ 14,3 km/h ! Le contrat que je m'étais fixé au départ est rempli, j'ai tenu bon et sur un rythme élevé !

A l'arrivée, la confusion règne toujours, le speaker m'annonce top5, mais aucune idée de ma place réelle. Je prends quelques instants pour me restaurer puis file voir les secouristes pour désinfecter mes plaies, mais surtout mettre de la glace sur mon genou gauche. Je ne voudrais pas qu'un gros hématome ne vienne compromettre la course du week-end prochain. Je prends ensuite le temps de me changer tranquillement puis, par curiosité retourne près de l'arrivée pour constater l'étendue des dégâts.

C'est à ma grande surprise que je constate alors que je suis finalement classé 3ème ! J'ai donc réussi mon pari et malgré tous mes déboires serait parvenu à remonter sur le podium !

Plus tard, après analyse de mes données et en regardant les écarts avec le premier, je me dis qu'avec des si... j'aurais pu faire beaucoup mieux ! En effet, mon escapade hors piste m'aura coûté exactement 5 minutes, ma chute, probablement une trentaine de secondes entre le temps de me relever et de retrouver un rythme normal. Je suis arrivé exactement 5 minutes après le premier, de quoi me dire que sans mes péripéties... j'aurai tout simplement pu (dû) remporter la course !

Mais c'est ainsi, les aléas divers et variés font partie de la course, et mes quelques regrets s'estompent face au niveau auquel j'ai pu courir sur cette course, de bon augure pour la suite de mon programme (si je me remets de mes petits bobos).

Par ailleurs, alors même que j'y étais venu à reculons, sans envie, sans motivation, j'ai été très agréablement surpris par ce parcours, sur lequel j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à courir. Je ne peux donc que recommander cette course et féliciter les organisateurs. Si j'en ai l'occasion, je reviendrai l'an prochain pour tenter de prendre ma revanche !

Les résultats de l'Issy Urban Trail :

Tous les résultats sur le site de la course :

Résultats Issy Urban Trail 

 

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