Les Gendarmes et les Voleurs de Temps : L’apocalypse !!
Les Gendarmes et les Voleurs - Grand trail du Limousin - 19 Mai 2013
Rendez nous le soleil !! Sacrés voleurs, ils ont couru plus vite que les gendarmes et ne nous ont laissé que des larmes.... Du soleil nous n'en auront pas vu le moindre rayon, mais de la pluie nous en aurons eu tout le long !!
Je me réjouissait d'avance à l'idée de venir découvrir cette région que je ne connaissais pas, ce week-end promettait donc d'allier l'utile à l'agréable. Tout semblait idéal pour une belle aventure... sauf ce temps irréaliste pour un mois de mai. On se serait cru en hiver !! A peine 6° à l'heure du départ, et guère plus tout au long de la journée, le tout accompagné d'une pluie qui ne s'arrêtera qu'en de très rares instants.
Si la fête a été noyée, il n'en reste pas moins que tout avait été mis en oeuvre par les organisateurs pour que cela soit une réussite : arrivée sur tapis rouge (enfin violet), balisage parfait, bénévoles et gendarmes à quasiment toutes les intersections... J'ai hâte d'y revenir, avec le soleil, pour profiter pleinement de l'événement et de ce cadre magnifique que je souhaite découvrir dans d'autres conditions.
La course :
Du côté des hommes c'est Sylvain Court qui remporte Les gendarmes et les voleurs en 5h30'22", pour sa troisième victoire en trois manches du TTN 2013. du côté des filles c'est Stéphanie Duc qui s'impose, profitant de la méforme de Laurence Klein qui ne terminera que 4ème.
Récit de ma course :
Pour ma première participation au Grand trail du Limousin je ne m'attendais pas à rencontrer de telles conditions. De ma vie de trailer, je n'ai pas souvenir d'une course aussi arrosée : de la pluie sans discontinuer du début à la fin, une température digne d'un mois de novembre, de la boue, de la boue et encore de la boue, des flaques parfois très profondes... Même les traditionnels gendarmes à cheval censés ouvrir la route lors du départ sont resté à l'écurie !!
C'est donc sans chevaux et sous la pluie que le départ des Gendarmes et les Voleurs sera donné peu après 8 heures. Le départ est rapide, chacun essayant de trouver un passage pour éviter la première marre de boue, située à peine 100 mètres après le départ. Comme toujours, on essaye d'éviter soigneusement la première marre de boue pour ne pas salir ses belles chaussures, mais très rapidement on se résigne et on y pense plus !
Emporté par la foule et l'euphorie, je suis un peu trop rapide dans ce premier kilomètre, mais ce n'est pas grave, je vais rapidement réguler mon allure pour me rapprocher de mon plan de marche. Les premiers kilomètres sont faciles et je me maintient aux alentours de la 25ème place. Les chemins sont très roulant et ce malgré quelques belles flaques d'eau.
Au 8ème kilomètre, nous abordons la véritable première côte, je monte prudemment, sans puiser dans mes réserves et me fait dépasser par une dizaine de concurrents, parmi lesquelles nous retrouvons Stéphanie Duc et Laurence Klein, qui tente de s'accrocher mais semble déjà un peu en retrait.
Passé cette première difficulté, je prends mon rythme de croisière et m'apprête à vivre une longue chevauchée solitaire. Pendant une bonne dizaine de kilomètres je ne croiserai pas âme qui vive !! Je profites pleinement du paysage, enfin plus particulièrement de la boue qui maintenant est quasiment omniprésente !
Même si je suis conscient de ne pas être à 100% de ma forme je parviens à gérer les côtes sans trop de difficultés et poursuis ma route sur un bon rythme. Ce n'est qu'à partir du 20ème kilomètre que je commence à rattraper les concurrents qui me précèdent et cela contribue à me boostez le moral.
Les chemins sont de plus en plus boueux et certains passages sont délicats à passer, un petit raidillon est équipé d'une corde et ce n'est pas un luxe, car même avec la corde, les derniers mètres sont difficiles. Sur une autre bosse je suis obligé de mettre les mains à terre, de m'agripper aux racines, et alors que je suis presque en haut, je glisse et me retrouve tout en bas, au point de départ, obligé de recommencer cette périlleuse ascension !!
Je poursuis néanmoins ma remontée et rattrape encore quelques concurrents avant d'aborder un petit torrent qu'il faut remonter sur environ 500 mètres. Pas de possibilités d'y échapper, les rives sont trop étroites et il faut remonter la pente en plein coeur du ruisseau. Vu ce que nous avons subit jusque là , ce n'est pas un soucis, au contraire, cela permet de se nettoyer un peu les pieds au passage !! Un peu plus loin je me retrouve dans l'eau jusqu'au dessus du genou en traversant une flaque d'eau qui semblait anodine...
Nous arrivons bientôt au point culminant de l'épreuve au Puy Sauvagnac et j'aperçois au loin Laurence Klein qui visiblement n'est pas au mieux, je la rattraperai peu avant le deuxième point de ravitaillement à Vieux. Je fais rapidement le plein de mon camel et repart à l'assaut. Je suis maintenant aux environ de la 26ème place et me dis que je vais peut-être pouvoir me rapprocher de mon objectif de rentrer dans les 20 premiers...
Mais c'était sans compter sur la suite. Juste après le ravitaillement nous abordons l'une des côtes les plus difficiles de la course, et c'est là que mes jambes commenceront à me lâcher. En panne d'essence, je n'arrive plus à avancer, je monte au ralenti, plus question de courir pour le moment, je marche péniblement. J'ai par moment quelques vertiges qui doivent être dû à une petite hypothermie associée à une légère déshydratation, pas facile de boire régulièrement sous ce déluge. Entre temps Laurence et les 2 derniers concurrents que j'avais rattrapés sont repassés et je les vois filer au loin.
Une fois en haut de la côte, je relance la machine, tant que cela ne monte pas je parviens à maintenir une allure stable, mais la descente suivante est raide et extrêmement glissante, au point qu'il est presque plus difficile de descendre que de monter !! tantôt je m'accroche aux arbres tantôt je pars dans des glissades plus ou moins contrôlées.
Je rejoins de nouveau Laurence et on essaye de s'encourager mutuellement, elle est en délicatesse avec un tendon et éprouve le plus grand mal à tenir le rythme. Nous nous croiserons ainsi plusieurs fois avant la fin de la dernière côte où je la distancerai définitivement.
Aux environs du 56ème kilomètre nous atteignons le sommet de la dernière grosse côte, la suite sans être facile sera plus roulante et principalement en descente. Un concurrent qui va beaucoup plus vite que moi me rattrape et me laisse sur place, je m'accroche à distance et essaye de le suivre pour ne pas perdre trop de places, je suis maintenant 30ème. Tant que le chemin est plat ou en descente ça va, je maîtrise la situation, mais dès que le chemin s'élève c'est une autre histoire !!
J'approche du dernier kilomètre, quand au détour d'un virage j'aperçois un coureur derrière moi, mon avance devrait suffire, mais il reste encore ces fameuses marches à gravir. Et là je reçois un soutien incroyable de la foule qui, malgré la pluie, est là autour de l'escalier à m'encourager. Je parviens en haut, plus que 500 mètres à parcourir, en descente.
Je jette mes dernières forces dans la bataille, pas question de me faire rattraper si prêt de l'arrivée !! dans un dernier effort je parvient sur le tapis violet, l'arche d'arrivée n'est plus qu'à quelques mètres, et ça y est, j'y suis !!
Enfin, plus soulagé qu'heureux d'en avoir terminé avec 7h17' de galère dans la boue et l'humidité !! Je terminerai donc 30ème, comme à l'écotrail il y a 2 mois, avec seulement 8 petites secondes d'avance sur la deuxième féminine !!
D'un point de vue sportif, je ne garderai pas un super souvenir de cette course, je suis loin de mes objectifs initiaux en terme de temps et de résultat, cependant j'ai beaucoup apprécié le parcours et l'ambiance de la course, et il me tarde d'y revenir, mais cette fois sous le soleil !!
Néanmoins j'en tirerai pas mal d'enseignements ainsi qu'une réévaluation de mon programme en vue du Raid du Morbihan à la fin du mois de juin.
Les résultats complets sont disponibles ici :
Résultats du Grand Trail du Limousin