Raid du Morbihan… là où (presque) tout a commencé… !
Mon histoire d'amour avec le Raid du Morbihan
C'est en 2005 que j'ai découvert l'existence du Raid du Morbihan qui pour moi représentait à l'époque un défi totalement fou, hors normes. C'est vrai qu'à cette époque je n'y connaissait pas grand chose au petit monde du Trail.
Jusque là mon expérience du trail était limitée au trail 91, dans l'Essonne auquel j'avais participé 2 ans plus tôt en 2004. Sans aucune préparation, j'en suis venu difficilement à bout des 91 kms de l'épreuve en un peu moins de 12 heures.
Mais le mal était fait, j'étais contaminé ! Si je n'oserais pas franchir le pas en 2005 ni en 2006, ça sera bel et bien pour 2007 où je participerai à mon premier raid du Morbihan. Dès lors cette course deviendra le point culminant de ma saison sportive pour les années qui suivirent. Je n'ai ensuite manqué aucune des éditions suivantes et en suis donc aujourd'hui à 6 participations sur les 8 éditions disputées.
2007 : C'est sans grande expérience et avec une préparation des plus aléatoires que je m'élance de Vannes ce samedi de juin sur les magnifiques chemins du Golfe du Morbihan pour mon premier Raid. Mais la motivation, la curiosité et l'esprit d'aventurier me donnent le courage nécessaire pour affronter cette épreuve. Pour cette première, je décide de partir très prudemment, je n'hésites pas à marcher dès que le chemin s'élève un peu afin d'économiser mes forces. Le temps n'est pas de la partie, il pleuvra plus ou moins pendant toute la durée de l'épreuve, dès la tombée de la nuit, les températures deviendront plus que fraîches pour la saison, à peine 10 degrés. L'affaire promettait d'être difficile, et elle le sera ! Mais jamais je ne lâcherai, malgré les crampes en fin de parcours, malgré la boue, le froid, les marches, les racines, les maux de ventre,... A chaque ravitaillement je prends le temps de me changer de la tête aux pieds avant de repartir à l'assaut des chemins. Au bout d'un peu plus de 10H20 j'aperçois enfin la ligne d'arrivée dans le port du Crouesty et ressens une émotion incroyable, celle d'avoir réussi ce défi un peu fou.
Pour ma première participation, je terminerai l'épreuve en 62ème position, sur environ 600 participants. Dès lors, je me prends à rêver, à imaginer qu'un jour je pourrai peut-être remporter cette course, ou tout au moins monter sur le podium (au moins dans ma catégorie, ce qui est peut-être plus réaliste...).
C'est donc le début d'une grande histoire d'amour avec cette course, mes saisons suivantes seront axées autour du Raid du Morbihan et de mon rêve fou après lequel je cours maintenant depuis quelques années...
2008 : Pour ma deuxième participation au Raid du Morbihan, je suis bien décidé à descendre sous la barrière symbolique des 10 heures et à améliorer mon classement par rapport à l'année précédente. Cette année, pas de soucis avec le temps qui sera clément tout au long de l'épreuve. Fort de l'expérience acquise l'année précédente je gère mieux ma course, perds moins de temps au ravitaillements, tout en profitant du paysage majestueux du Golfe. Je ferai les 20 derniers kilomètres en compagnie de 2 autres coureurs chacun se relayant jusqu'au dernier kilomètre. Je pensais alors que nous finirions tous les 3 ensemble, mais le plus jeune de mes compagnons, alors qu'il n'avait pratiquement pris aucun relais durant notre échappée, tenta de partir en sprint, mais dans un dernier souffle, je me lançais à sa poursuite, le dépassais à quelques centaines de mètres de l'arrivée et résistait de justesse à son contre. Mais l'essentiel était fait, je termine 38ème en 9h53' : mission accomplie !
2009 : Cette édition sera la dernière à s'élancer de Vannes en direction de Port Crouesty. En manque de préparation à cause d'une petite blessure durant le mois de mai, c'est sans quasiment aucun entrainement que je me présente au départ, accompagné cette année par mon pote Jean Noël dont c'était le premier trail. Ne me sentant pas en mesure de faire un résultat, je décide de faire la course avec lui. Cela sera l'un de mes pires souvenirs de course à pied. Dans la première partie de la course, c'est moi qui donnerai le tempo, mais nettement en dessous de mon rythme habituel je finirai par perdre pied. Difficile pour moi de me motiver alors que tous mes objectifs de chrono sont évaporés. Dans la seconde partie du parcours, les rôles seront inversés, tellement hors sujet, c'est finalement Jean Noël qui me traînera jusqu'à l'arrivée !! Nous finirons à une anonyme 185ème place en plus de 12h19', à des années lumière de mes objectifs.
2010 : Nouveau parcours, nouveau défi, désormais le départ sera donné à Locmariaquer pour une arrivée à Vannes. La boucle est ainsi bouclée puisque cela me permettra de parcourir l'autre partie du Grand Raid. Plus motivé que jamais, je dois néanmoins faire face à la chaleur qui est assez étouffante en cette fin juin. Désormais bien rodé à la pratique de cet exercice, mon début de course se passe pour le mieux. Je fais bien attention à ne pas passer en sur-régime pour ne pas défaillir, mais malgré tous mes efforts, je connaîtrais un grand passage à vide aux alentours du 60ème kilomètre. Pour la première fois de ma vie, je vomirai en course, au bord de la déshydratation et du découragement, je ne devrais mon salut qu'à mon assistance qui me bottera les fesses pour continuer !! Une fois cette mauvaise passe effacée, je parviendrais même à reprendre un bon rythme pour finir en trombe les derniers kilomètres vers le port de Vannes pour terminer à une belle 32ème place en 10h26
2011 : Le plus cuisant de mes échecs et mon premier, et encore unique à ce jour, abandon en course à pieds ! Pourtant, tout se présentait bien, même trop bien.Pour la première fois, mes enfants avaient pu m'accompagner pour me suivre durant l'épreuve. J'avais à coeur de leur montrer ce dont j'étais capable et de franchir la ligne d'arrivée avec eux. Mais c'était sans compter sur un excès d'optimisme, une chaleur insoutenable et une fin en eau de boudin !! Galvanisé par la présence de mes enfants, je partirai trop vite sous le cagnard et dès le 20ème kilomètre je commencerai à avoir des signes de faiblesse, réduisant l'allure je parviens à rejoindre le ravitaillement du 45ème kilomètre. Mais par cause d'un manque d'hydratation, je commence à vaciller, à avoir des vertiges. J'essaie d'avaler une soupe pour me requinquer... ça sera la dernière soupe de ma vie !! elle ne restera que 30 secondes avant de repartir !! Malgré tout je repars, en marchant, en espérant que cette mauvaise passe ne durera pas. Plus question de place ou de résultat, juste essayer d'arriver, mais à chaque fois que j'essaierai d'avaler un quelconque liquide, il repartira aussitôt. Je dois me rendre à l'évidence, je n'y arriverai pas. Mes enfants m'attendent au ravitaillement suivant aux environ du 60ème kilomètre. Sur l'autre rive, je les aperçois et échange avec eux quelques signaux lumineux. Mais le chemin fait de nombreux détours, je mettrai plus d'une heure pour parcourir les 4-5 km qui me séparent d'eux. Une fois sur place, je m'écroule, malgré leurs encouragements et leur incompréhension de ma situation, je ne peux plus continuer. C'est fini, je n'irai pas plus loin : je ne verrai pas l'arrivée, et ne pourrai pas la franchir avec eux. Ma déception est immense et je n'ai qu'une envie : tout arrêter, laisser tomber mes rêves et la course à pieds !!
2012 : La revanche ! Je vous invite à lire mon article sur le Raid du Morbihan 2012 pour le récit complet de ma course. C'est avec un esprit de revanche et avec l'obsession de franchir la ligne d'arrivée avec mes loulous que j'aborde cette édition 2012. J'ai bien tiré les leçons de l'échec de 2011 et suis bien décidé à ne pas me faire avoir cette fois-ci. Tout ira bien jusqu'aux environ du 50ème km, où un bretzel avalé de travers à bien failli tout faire capoter ! Ce fameux bretzel ne resta pas bien longtemps ! Me voilà dans la situation de revivre le cauchemar de l'année précédente. Mais il n'en est pas question ! Je surmonterai cette embûche et parviendrais, malgré une fin de course difficile, à remplir mon objectif : Je franchirai la ligne avec mes enfants, en explosant mon record sur l'épreuve en 8h51'39" à la 19ème place !!
2013 : L'histoire est encore à écrire, et rien n'est joué d'avance, mais au vu de mes récents résultats, je nourri de grands espoirs pour cette course, et j'espère bien battre une nouvelle fois mon record, et qui sais me rapprocher encore un peu plus de mon rêve...
Rendez-vous le samedi 29 juin pour la suite de l'histoire...
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