Route du Louvre : Renaissance !
Cela faisait si longtemps...
6 mois sans dossard, quasiment une éternité ! 6 mois de doutes, de frustrations, de phases d'espoirs en phases de démotivation complète, qu'elle fût longue cette période de disette sportive !
La situation s'améliore un peu, mais reste très compliquée, de nombreux événements continuent à s'annuler, et rares sont les opportunités de remettre le pied à l'étrier !
Un long périple
Ce ne fut pas simple, mais je suis parvenu à trouver une petite course maintenue en ce début septembre. Mais il a fallu chercher loin de la maison, à 2 heures de route, pour trouver mon bonheur !
Moi qui habituellement ne me déplace pas si loin pour de petites distances, c'est avec un grand plaisir que je me suis tapé 200 bornes de route... pour un petit trail semi urbain de... 15 km !
Jamais de mémoire, je ne suis allé aussi loin pour une course d'à peine 1 heure !
Stress et interrogations
Ce n'est pas sans quelques appréhensions que j'abordais ce tout premier dossard de la rentrée. Après tant de temps sans compétition, comment allais-je réagir, où en étais-je niveau performances, tiendrais-je la distance,...
Autant de questions qui me taraudaient depuis quelques jours.
Je m'interrogeais aussi sur le déroulement de cette course, obligations sanitaires imposées par la FFA, les départs se feraient par vagues, et ceci... en fonction des numéros de dossard !
Avec mon numéro 291, j'allais partir bien loin, pour ce qui pourrait s'apparenter à une sorte de contre la montre. Un nouveau challenge, finalement assez excitant !
Un départ au milieu de la meute
Il est un tout petit peu plus de 15h lorsque la première vague s'élance, derrière, on attend patiemment notre tour. Initialement on nous avait annoncé des vagues de 20 coureurs toutes les 20 secondes, puis toutes les 30, mais finalement cela sera... toutes les 10 secondes.
Cela me permettra de m'élancer un peu plus tôt que prévu, mais le revers de la médaille sera le trafic, beaucoup plus dense que prévu. Sur les premiers km, le chemin n'est pas bien large, et l'embouteillage est quant à lui bien au rendez-vous.
C'est parti pour un slalom géant !
A peine lancé que je rattrape déjà les coureurs de la vague précédente. Un grand slalom s'engage alors ! Obligé de prendre tous les risques, de me faufiler dans des trous de souris, de faire quelques excursions sur les bas-côtés.
Un kif total et le plaisir de retrouver les sensations de la compétition qui m'avaient tant manquées. Mais tout cela a un coût, et inévitablement je laisserai de précieuses secondes dans l'opération.
Malgré tout 1er km bouclé en 3'43" puis les 2 suivants en 3'39" et même 3'36" ! Ne serais-je pas parti un peu vite dans cette histoire ?
La remontada
La petite montée du 5ème km calme mes ardeurs, mon rythme s'établit alors aux environs des 4' au km.
L'originalité de ce format de course c'est que je n'ai absolument aucune idée de mon classement, du nombre de gars qu'il y a devant moi, ni même des potentiels coureurs partis après qui pourraient être plus rapides.
Une seule solution donc : être au taquet tout le temps, donner tout ce que l'on a ! Aucune gestion possible, il faut y aller ! Et en garder un peu quand même pour la partie plus vallonnée du parcours dans les terrils de Loos-en-Gohelle !
Rapidement le peloton s'éclairci, et je ne dois plus avoir qu'une petite vingtaine de coureurs devant moi.
Petit à petit, petit groupe par petit groupe, je rattrape et dépasse un a un de nombreux coureurs, de quoi se donner à chaque fois un petit boost de motivation, une petite relance pour ne pas perdre le rythme.
Le passage dans les terrils
Quel régal d'évoluer dans ce paysage magnifique sur de petits singles qui serpentent autour de ces terrils, un pur moment de bonheur, malgré les petites côtes et murs que j'avale pratiquement comme si de rien était.
Les jambes sont un peu dures, elles picotent, mais elles tiennent le coup, transcendées à chaque fois que j'aperçois un coureur dans ma ligne de mire et que le dévore rapidement.
Finalement, ce format de course est assez plaisant, pas de stress du résultat, pas de stratégie de course : juste seul contre soi-même à tout donner !
Rencontre du troisième type
Autre exercice de style auquel je ne m'attendais pas trop, après la dernière montée, dans la descente sinueuse et étroite qui suit, me voilà nez à nez avec la troupe des randonneurs, qui eux étaient partis une demi-heure avant nous.
Ce n'était pas franchement le meilleur endroit pour croiser autant de monde, mais ce qui aurait pu très vite devenir une très grosse galère s'est finalement déroulé d'une manière très sympathique.
Généralement c'est un peu compliqué lorsque l'on revient sur un tel groupe, mais là je dois avouer que ce fût un moment très intense.
Je n'avais jamais vu cela, cette foule dense qui s'écarte spontanément devant moi, me faisant quasiment une haie d'honneur, et sous un tonnerre d'encouragements, c'était surréaliste. On se serait presque cru au sommet d'un col du Tour de France !
Un très grand merci à tous ces randonneurs qui m'ont encouragé et facilité le passage, dans des endroits pourtant assez compliqué !
Un final en trombe
A la sortie des terrils, et même si on a parcouru un peu plus de distance que prévu dans la trace originale, je sais qu'il reste à peu près 3 km. Va falloir relancer et lâcher les chevaux !
Je profite d'une petite portion descendante pour passer la sur-multipliée : passage du 14ème km en 3'28" ! Je vois alors encore quelques coureurs en ligne de mire (dont certains étaient sur le petit trail de 8 km), de quoi me redonner encore un peu d'appétit !
A 500m de l'arrivée, j'aperçois devant moi le dossard 317, celui-là même qui était parti dans la même vague que moi et que je n'étais pas parvenu à suivre dans les premiers km.
Je ne pensais pas le revoir, autant dire qu'à ce moment mon sang et mon orgueil ne firent qu'un tour. Et me voilà parti à en remettre une couche !
Une dernière accélération qui fera mal aux jambes, d'autant plus que les derniers mètres sont dans un joli faux-plat montant ! Les jambes brûlent, mais je ne les écoute pas !
Finalement je terminerai 12 petites secondes devant mon dossard 317 ! Mais à ce moment, aucune idée de mon classement, car celui affiché est le temps au coup de canon.
Un beau résultat final
Je ne le sais pas encore mais je finirai 5ème au scratch, à moins de 3' du vainqueur... et seulement 53" du podium.
Pour me consoler, je serai 2ème V1... et premier M2 !!
De bonne augure avant le TCO de la semaine suivante, d'autant plus que ce format, très court, n'est pas franchement ma spécialité !
Mais surtout, quel soulagement après tous ces mois de doutes, d'annulations, de déceptions, de pouvoir enfin remettre un dossard sur la poitrine, et de constater que, malgré les quelques kg pris durant cette période, je n'avais pas trop perdu en vitesse !
La suite au prochain numéro, en espérant que les quelques rendez-vous que j'ai coché pour cette fin de saison puissent avoir lieu !
Bravo pour la course et merci pour le récit ! Ça fait plaisir de lire des textes pareils et booste la motivation !
merci Daria 🙂
Bravo pour votre course dans nos beaux terrils !!! Et je ne suis pas étonné pour la haie d’honneur,on est comme ça dans le NORD 🙂